Page:Luzel - Gwerziou Breiz-Izel vol 1 1868.djvu/413

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  Aux autres serviteurs, vous donnerez à chacun un louis d'or,
Pour qu’ils se souviennent de la pauvre Baronne ! —
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

  — Du courage, du courage, ma femme,
Voici la noblesse qui vient vous voir ;
Voici mon frère l’empereur,
Et la fille du roi pour marraine ! —

  — Ouvrez toutes les portes,
Pour que je voie venir la Mort ;
Ouvrez à deux battants la porte de la cuisine,
Que je voie venir le médecin !

  Une robe blanche des plus belles
J’offre à sainte Anne,
Et une autre à sainte Catherine,
Pour que je vive trois jours après avoir enfanté. —

V

  Au moment où l’on s’apprêtait à l’ouvrir,
Deux vierges entrèrent dans la maison,
Deux vierges des plus belles,
La Sainte-Vierge et sainte Anne.

  Deux vierges entrèrent dans la maison,
Qui donnèrent des conseils pour l’ouvrir :
— Mettez-lui la bille d’argent dans la bouche,
Et le couteau dans le côté droit ;

  Le couteau dans le côté droit,
Vous y trouverez un petit enfant en vie ;
Faites-lui trois coutures d’aiguille dans le côté,
Elle viendra avec nous au bout de trois jours ! —

VI

  — Baron, quittez votre lit,
Vous avez un fils beau comme le jour ;
Vous avez un fils beau comme le jour,
Et votre femme est bien portante dans son lit. —

  — Je voudrais voir mon fils baptisé,
Et qu’il fut sous terre à trente brasses ;
Qu’a fut sous terre à trente brasses,
Et la mère qui le porta sur pied !

  J’ai quatre fils à l’armée,
Et ils peuvent dire en toute vérité ;
Ils peuvent dire en toute vérité
Qu’ils n’ont pas été mis au monde par leurs mères ! —


Chanté par Anna Salic.
Plouaret, 1865.