— Il est la-bas malade, sur son lit,
Du regret de sa douce Renée. —
La petite servante disait,
En arrivant auprès du fils ainé :
— Prenez, fils aîné, cette lettre,
De la part de votre douce Renée ;
De la part de votre douce Renée,
C’est là sa dernière lettre. —
La lettre était à peine ouverte,
Qu’il avait les larmes aux yeux :
— Si cette lettre dit vrai,
Je n’ai plus bien longtemps à vivre ;
Je n’ai plus bien longtemps à vivre,
Et elle a moins encore, je crois ! —
Renée Le Glaz disait
A la fenêtre de sa chambre, ce jour là :
— Je vois Yves Gélard qui vient ici,
Une belle compagnie est avec lui :
Je demande à mon Jésus
Qu’il se casse le cou en venant ! —
Yves Gélard disait,
En arrivant chez le vieux Le Glaz :
— Bonjour et joie à tous dans cette maison,
Où est ma douce Renée ? —
— Elle est dans le cabinet au bas de la maison,
Yves, allez la voir ;
Yves, allez la voir,
Et, au nom de Dieu, consolez-la. —
— Bonjour à vous, Renée jolie. —
— A vous pareillement, jeune veuf ! —
— Notre-Dame Marie de la Trinité,
Me prenez-vous donc pour un veuf ? —
— Pour un veuf je ne vous prends pas,
Mais vous le serez sans tarder ! —
Renée Le Glaz disait
Dans la cour de son père, ce jour-là :
— Je donne ma malédiction, de bon cœur,
Aussi bien à ma mère qu’à mon père,
Et à tous ceux qui élèvent des enfants
Et les marient malgré eux ;
A tous ceux qui élèvent des jeunes gens,
Et ne les laissent choisir à leur gré ! —
Renée Le Glaz disait,
En passant devant Kerversault :