Renée Le Glaz disait,
En arrivant chez sa belle-mère :
— Donnez-moi siège pour m’asseoir,
Serviette, pour essuyer la sueur ;
Serviette, pour essuyer la sueur,
Mon cœur est près de se briser ! —
Mais sa belle-mère répondit
A Renée, sitôt qu’elle l’entendit :
— Je suis étonnée, Renée, de vous entendre,
Vous qui étiez portée sur un cheval ! —
— Si j’étais venue de mon plein gré,
Je serais venue à pied ! —
Renée Le Glaz disait
Aux gens de la noce, ce jour-là !
— Mangez, buvez, compagnie,
C’en est fini pour la maîtresse de la journée ! (1)[1]
Renée Le Glaz demandait
A sa belle-mère, cette nuit-là :
— Ma belle-mère, dites-moi,
Où irons-nous coucher ? —
— Votre lit est fait dans le cabinet,
Là où rien ne vous gênéra. —
Arrivée dans le cabinet,
Elle a pris deux chaises ;
Elle a pris deux chaises,
Une pour elle, l’autre pour son époux :
— Mon pauvre époux, si vous étiez content,
Je ferais à présent mon testament ? —
— Faites le testament que vous voudrez,
Dût-il aller à quatre mille écus ;
Et quand il irait à quatre mille écus,
Comme vous direz il sera fait. —
— Mon pauvre époux, dites-moi,
Combien y a-t-il de serviteurs dans votre maison ! —
— Il y en a dix-huit ou dix-neuf,
Vous l’apprendrez plus tard de ma mère. —
— Mon pauvre époux, si vous m’aimez,
Vous leur achèterez à chacun un habit noir,
Pour que les habitants du pays disent :
— Ce sont les porteurs de deuil de la jeune femme !
- ↑ (1) La nouvelle mariée.