— Ma mère chérie, dites-moi.
Où donc est resté mon mari ?
Où donc est resté mon mari,
Puisqu’il ne vient plus me voir ? —
— Il est allé là-bas, à Paris ;
Il reviendra, quand il sera mandé. —
La jeune comtesse demandait
Encore à sa belle-mère, ce jour-là :
— Qu’y a-t-il de nouveau dans cette maison,
Pour que les prêtres chantent ainsi ? —
— Nous avions logé un petit mendiant.
Qui est mort dans la nuit. —
— Dites-leur de chanter toujours,
Il ne leur manquera pas d’argent ;
J’ai de l’argent et j’ai de l’or,
Assez pour faire enterrer un mendiant ! —
La jeune comtesse demandait
Encore à sa belle-mère, ce jour-là :
— Qu’y a-t-il de nouveau dans cette maison,
Pour qu’on m’habille ainsi de noir ? —
— Par ici, ma fille, la coutume existe,
Pour les jeunes femmes, d’aller en noir à l’église ; (1)[1]
Elles y vont en noir ou en blanc,
Pour faire bénir leur tête. —
La jeune comtesse demandait
Encore à sa belle-mère, ce jour-là :
— Qu’y a-t-il de nouveau dans ce bourg,
Pour que l’escabeau de mon mari soit ici ? —
— Je vous ai caché (la vérité) aussi longtemps que j’ai pu ;
Votre pauvre mari est mort ! —
— Tenez, belle-mère, prenez mes clefs,
Et administrez mes biens ;
Et prenez soin de mon fils,
Moi je resterai ici avec son père ! —
Commune de Duault.
- ↑ (1) Pour la cérémonie des relevailles.