Page:Luzel - Gwerziou Breiz-Izel vol 1 1868.djvu/459

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  — Je n’ai ni incendié, ni volé,
Ni violé aucune jolie jeune fille :

  Venez avec moi à Crec’hgouré,
Pour demander l’héritière de là. —

  — Mon frère de lait, tu le sais bien,
Cela ne serait pas convenable,

  Que celle qui possède cinq mille écus de rente
Epousât le fils d’un paysan ;

  Épousât le fils d’un laboureur,
Fille de maison noble et demoiselle. —

  — Marquis de Coatanhai, je le sais bien,
Cela ne serait pas convenable ;

  J’aimerais mieux être prêtre,
Mais la fille ne le permettrait pas. —

  Etre prêtre, c’est lourd,
Aussi bien qu’être religieux (moine) ;

  Si la fille est de ton côté,
J’irai avec toi à Crec’hgouré ;

  Et je te l’aurai de là,
Avec ma lance et mon épée ! —

III

  Le marquis de Coatanhai demandait,
En arrivant à Crec’hgouré :

  — Bonjour et joie à tous dans cette maison,
Le marquis de Crec’hgouré, où est-il ? —

  Le marquis de Crec’hgouré répondit
À Coatanhai sitôt qu’il l’entendit :

  — Descendez, Marquis, entrez dans la maison,
Pour que vos chevaux aillent à l’écurie :

  Mettez sur eux des tapis,
Pour que nous allions nous promener tous les deux :

  Pour que nous allions nous promener tous les deux,
En attendant que le dîner soit prêt. —

  Je ne descendrai ni n’entrerai dans la maison,
Avant que je n’aie dit mon message ;

  Avant que je n’aie dit mon message,
De peur qu’il ne s’élève entre nous quelque fâcherie —

  — Il ne s’élèvera pas entre nous de fâcherie,
Si ce que vous demandez est dans ma maison. —

  — C’est votre jeune héritière qu’il me faut,
Pour se marier avec mon frère de lait ;