Si Kermorvan (1)[1] était encore en vie.
Il te ferait, Kerdalouarn,
Oui, Kerdalouarn, il te ferait
Manger l’acier et le fer,
Et la chair sur tes os
Mais tu es damné dans l’enfer ! —
Le comte Des Chapelles, frère du Marquis,
Est en prison à Paris.
— Et quel crime a-t-il donc commis,
Le comte Des Chapelles, pour être mis en prison ? —
— Il a commis un assez grand crime,
Il a tué le page du roi !
Il a tué le page du roi,
En sa présence, d’un coup d’épée !
— Notre-Dame Marie-du-Kreiz-ker,
Ne trouverais-je pas un messager,
Qui me portât une lettre,
Pour dire au Marquis de venir à la maison ? —
La geôlière répondit
Au comte Des Chapelles, quand elle l’entendit :
— Ecrivez votre lettre quand vous voudrez,
On trouvera bien un messager ;
On trouvera bien un messager.
On enverra le messager de la poste. —
- ↑ (1) Guermorvan ou Kermorvan, était la principale maison noble de la commune de Louargat, au pied de la montagne de Bré ; Le manoir noble de Logdu se trouve aussi dans la même commune. Je ne sais à quel fait historique rattacher cette ballade, dont l’imprécation de la fin me parait bien énergique et bien belle.