— Héritière, marions-nous tous les deux ensemble,
Et délaissez mon frère de Kerdadraon. —
— Je ne dis pas que vous n’êtes pas mon ami,
Mais à Kerdadraon est mon cœur.
Et quand je serais déshabillée en chemise,
Et Kerdadraon aussi en chemise,
Le poignard nu prêt de m’entrer dans le cœur,
Kerdadraon est mon véritable ami ! —
La jeune héritière demandait,
Un jour, à sa nourrice :
— Ma nourrice, dites-moi,
Si le temps est venu pour moi de me marier ? —
— Héritière, mariez-vous quand vous voudrez,
Vous n’avez que dix-sept ans ;
Mais avant de vous marier.
Une lettre sera envoyée à votre père. —
— Ma nourrice, si vous m’aimez,
Vous n’enverrez pas de lettre à mon père ;
Vous n’enverrez pas de lettre à mon père,
Jusqu’à ce que je sois fiancée et mariée ;
Jusqu’à ce que je sois fiancée et mariée,
Et partie pour Kerdadraon avec mon mari. —
La nourrice répondit
A l’héritière, ce jour-là :
— Le trouve mauvais qui voudra,
J’enverrai lettre à Mezarnou,
Car je sais bien que j’ai failli,
Et que je risque de perdre la vie. —
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Mezarnou est allé à Paris,
Pour chercher un feu d’artifice,
Pour incendier le Kerdadraon,
Et l’héritière de Mezarnou. ...
La jeune héritière disait,
Un jour, à la fenêtre de sa chambre :
— Je vois le lévrier de mon père dans l’avenue,
Cette fois, nous perdrons la vie !
Mon pauvre époux, cachez-vous,
C’est assez que je sois tuée moi-même ! —
La jeune héritière disait,
Ce jour-là, à son père Mezarnou