Page:Luzel - Gwerziou Breiz-Izel vol 1 1868.djvu/523

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



II

  Radegonde priait Dieu
Pour son mari nuit et jour,
Afin qu’il fut épargné. ...
Mais hélas ! il ne le fut pas !

  Un jour qu’elle était en prière,
Dieu envoie un ange blanc,
Qui lui parle de la sorte :
— Radegonde, changez de prière ;

  Priez pour le délivrer,
Il est dans le feu du purgatoire !
. . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . .

  Dès que Radegonde entendit,
Elle tomba à terre et perdit connaissance ;
Elle est tombée à terre et a perdu connaissance,
L’ange blanc l’a relevée.

  Alors elle prend congé
De sa mère et de son père ;
De sa mère et de son père,
Dans l’intérêt de son fils.

  Elle retourne à Rohan,
(Comme elle était restée seule),
Pour porter modestement le deuil,
Et donner cours à ses larmes.

  Une année entière elle a été,
Sans jamais cesser de pleurer ;
Jamais elle ne cessa de pleurer
Et de regretter son mari.

  Vinrent à la fréquenter encore
De grands gentilshommes, des gens de qualité,
Puissant homme le marquis Dégangé,
Un homme redouté dans le pays.

  Et elle, de peur de le désobliger,
Dit être contente de lui ;
De peur d’avoir sa fâcherie,
Elle consent encore à se marier.

  On célébra la noce
Avec beaucoup de joie et de respect ;
On la conduisit au château Dégangé,
Là où elle perdra la vie,

  À cette époque-là,
On était en guerre continuelle,
Si bien qu’il est obligé d’aller encore à l’armée,
Car hélas ! sa charge l’exigeait. ...