Page:Luzel - Gwerziou Breiz-Izel vol 1 1868.djvu/541

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Elle lui donna un soufflet,
Et le noya dans son sang :

  — Est-ce donc là la loyauté
Que vous aviez jurée à mon mari !
Si le Marquis mon époux savait
Que vous avez été si effronté ;

  Que vous avez eu l’insolence
De me tenir de tels propos,
Il vous broierait tous les membres,
Et mettrait votre tête à jouer aux quilles ! —

  Le prêtre entre en colère,
Et monte aussitôt à sa chambre :
Il écrit alors des lettres,
(Disant) que le marquis portais les cornes.

  Elle se donne aux gens de sa maison,
Jusqu’aux valets d’écurie ! ...,.
. . . . . . . . . . . . . . . . . .

  Quand la lettre lui arriva,
Il était dans un combat des plus terribles ;
Il se retire un peu à l’écart
Pour lire ce papier.

  A mesure qu’il lisait les papiers,
Il en effaçait les lettres ;
Il en effaçait les lettres,
Tant il versait de larmes !

  Et quand ce combat fut terminé,
Il retourna encore à la maison,
Et à mesure qu’il rencontrait les gens de sa maison,
Il les renversait à terre en les souffletant.

  Quand la Dame a vu
Son mari si en colère,
Elle a envoyé sa femme de chambre
Pour l’apaiser.

  La femme de chambre, en arrivant,
S’est jetée à ses genoux ;
Elle s’est jetée à ses genoux,
Et lui a demandé pardon.

— Mon pauvre maître, dites-moi.
Pourquoi êtes-vous tant en colère ?
Vous avez entendu quelque mauvaise langue,
Au sujet de la Marquise, votre femme ? —

  Le jeune Marquis l’ayant entendue,
Lui donna un soufflet ;
Il lui donna un soufflet,
Et la noya dans son sang.