Il y a là trois vipères qui couvent un serpent
Destiné à incendier le monde entier.
Et si mes chères petites bêtes viennent à bien,
Il faudra les nourrir avec une nourriture délicate :
Ce n’est pas avec du lait de femme qu’ils seront nourris,
Mais avec le sang royal des innocents ;
Ce sera avec le sang royal des innocents,
avant d’aller à l’église pour recevoir le baptême.
Je savais tuer l’enfant dans un coin du porche,
Au moment d’être baptisé, et le prêtre déjà habillé... —
— Or ça, Jeanne, à présent que vous êtes condamnée.
Que faut-il faire pour qu’ils ne produisent pas ? —
— Les mettre au milieu d’un champ, faire du feu tout au tour,
La terre s’entr’ouvrira pour les engloutir !
Mais je vous prie de faire un feu d’enfer,
Car s’il s’en échappe un seul, il incendiera le firmament !
Si j’étais restée encore une année en vie,
J’aurais renversé ce monde !...