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Yves Rannou disait
Au seigneur de Kerninon, en ce moment :
— Si j’avais du vin rouge ou de l’eau-de-vie,
Seigneurs, je vous rendrais contents ;

Mais vous ne serez pas longtemps en peine,
J’irai en chercher à Goënezan[1].
— Nous ne demandons ni vin rouge, ni vin blanc.
Mais ton corps, Yves, pour le garrotter… —[2]


Chanté par Jeanne Le Gall,
Servante à Keramborgne. — 1848.




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  1. Goenesan doit être une erreur de la chanteuse, car cette commune est auprès de Bégard, à six ou sept lieues de Saint-Michel-en-Grève ; c’est sans doute, une altération du nom de quelque localité voisine de la Lieue-de-Grève.
  2. La Lieue-de-Grève, à Saint-Michel-en-Grève, (LOK MIKÊL-ANN-TRABAZ) entre Lannion et Plestin, fut de tout temps un passage dangereux. Sous la Ligue, une bande de voleurs commandée par une femme, nommée Marguerite Charlès, y détroussait les passants et les assassinait au besoin. Les cadavres étaient enfouis dans le sable, et l’on n’en trouvait plus de trace. Les exploits de la Charlès et des Rannou, ses lieutenants, défraient encore les récits de veillées, dans ces parages. —