Page:Luzel - Gwerziou Breiz-Izel vol 2 1874.djvu/124

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 109 —

Traonlavané disait
En arrivant chez sa sœur Jeanne :
— Ma sœur Jeanne, dites-moi,
Où est restée ma femme ?

Où est restée ma femme,
Qu’elle n’est pas venue me recevoir ?
— Votre femme est décédée,
Depuis jeudi dernier !

Quand Traonlavané entendit (cela),
Il se rendit chez le recteur ;
Il se rendit chez le recteur,
Et lui demanda :

— Monsieur le recteur, dites-moi,
Avez-vous enterré ma femme ?
— Je n’ai pas enterré votre femme,
Ni entendu dire qu’elle fût morte….

Traonlavané dit
À sa sœur Jeanne, quand il revint :
— Où as-tu mis ma femme ?
Le recteur ne l’a pas enterrée.

Elle est là-bas dans le jardin,
Plantée parmi les fleurs fines !
Quand Traonlavané entendit (cela),
Il la traversa de son épée ;

Il l’a traversée de son épée,
Et a saisi une pelle ;
Et a saisi une pelle,
Pour déterrer sa femme.

Et quand il l’eût déterrée,
Son pauvre cœur se fendit :
Il la plaça sur ses genoux,
Et mourut alors subitement !

Ils sont tous les deux sur les tréteaux funèbres,
Que Dieu pardonne à leurs âmes !
Ils sont morts tous les deux et mis au cercueil,
Près d’aller en terre sainte.[1]


Recueilli à l’île de Bâs, en 1854.


  1. Je possède plusieurs versions de ce gwerz, mais sans différences notables, et aucune d’elles ne fournit d’indication suffisante pour retrouver le véritable nom de Traonlavané.