L’héritière disait,
En arrivant à Châteaugal :
— Apportez-moi un escabeau pour m’asseoir,
Si je suis la belle fille de cette maison.
Escabeau pour s’asseoir lui a été donné,
Et un autre à son mari, auprès d’elle :
— Ouvrez toutes grandes les fenêtres,
Je vois des pauvres par bandes ;
Ouvrez toutes grandes les fenêtres,
Afin que je leur donne une partie de mes biens.
Quand je regarde encore vers la grande route,
Je vois un cavalier vêtu de bleu ;
Un cavalier vêtu de bleu,
Qui ressemble à Kerthomas…
Et Kerthomas demandait,
En arrivant à Châteaugal :
— Bonjour et joie à tous dans cette maison,
L’héritière où est-elle ?
— Kerthomas, entrez dans la maison,
Afin que votre cheval aille à l’écurie.
Un banquet est terminé,
Et un autre est commencé ;
Et un autre est commencé,
Quand le souper sera terminé, vous la verrez….
L’héritière disait
À sa petite servante, cette nuit-là :
— Délacez-moi mes corsets,
Car mon cœur est brisé !
Elle n’avait pas fini de parler,
Qu’elle tomba à terre ;
Elle tomba à terre,
Et mourut aussitôt sur la place.
Et Kerthomas (mourut) aussitôt qu’elle,
Avant de sortir de la maison !….
Dieu pardonne à leurs âmes,
Ils sont tous les deux sur les tréteaux funèbres ;
Ils sont tous les deux devant Dieu,
Et puissions nous tous y aller aussi !…
de la paroisse de Duault (Côtes-du-Nord).