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LE COMTE GUILLOU[1]
Première version.
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I

  Je vois le comte Guillou sur le chemin, revenant à la maison,
Et devant lui, quatre cents cavaliers ;

  Et devant lui, carrosse, carrioles,
Pour aller épouser la demoiselle de Poitou….

  La vieille dame disait, un jour, à sa fille aînée :
— Seigneur Dieu, ma fille il y a désolation ici !

  Je vois le comte Guillou sur le chemin, revenant à la maison,
Et devant lui, quatre cents cavaliers ;

  Et devant lui, carrosse, carrioles.
Pour venir vous épouser, demoiselle de Poitou !… —

  — Prenez, ma mère, dit-elle, prenez mes clefs,
Et allez à mon comptoir choisir des parures ;

  Apportez mes plus beaux habits,
Et habillez-en ma plus jeune sœur. —

II

  — Arrête-toi, petit page, tiens la tête de mon cheval.
Afin que j’écoute une voix que j’entends chanter ;

  Afin que j’écoute une voix que j’entends chanter.
Voici sept ans que je l’entendis pour la dernière fois….[2]

  Chante-moi, bergère, chante ta plus jolie chanson,
Dût-il m’en coûter de l’argent, il faut que je l’entende. —

  — Oh ! sauf votre grâce, seigneur, pour de l’argent, je n’en veux pas ; Cette chanson a été faite, et elle sera chantée ;

  Cette chanson a été faite à votre sujet, seigneur.
Et au sujet d’une jeune demoiselle de la ville de Poitiers,

  Fiancée depuis sept ans, mais non mariée,
Et l’on dit qu’elle a eu un petit fils ;

  1. (1) Peut-être faut-il, ici, traduire GWILLOU par GUILLAUME. S’agirait-il de Guillaume de Poitou, qui a déjà fourni le sujet d’un mystère breton, imprimé, en 1816, chez Guilmer, à Morlaix, et devenu très-rare aujourd’hui ?
  2. Ces quatres vers se retrouvent dans le Gwerz, LES DEUX FRÈRES, — (voir tome 1er page 198 — Vers 8 et suivants).