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  Mon père, jetez une plume à l’air,
Et où elle ira, j’irai.
Plume au vent a été soufflée,
Du côté de Ploumilliau elle est allée.

  Le seigneur de Pénanger disait
À son père, là, dans sa chambre, en ce moment
— S’en fâche qui voudra,
Au pardon de Ploumilliau j’irai !

II

  Quand il arriva dans l’église de Ploumilliau,
Il s’agenouilla sur le marchepied (de l’autel) ;
Il s’agenouilla sur le marchepied,
Et fit une prière.

  Le seigneur de Pénanger disait
En arrivant auprès de son banc :
Qu’y a-t-il de nouveau dans cette église,
Pour que ce banc soit fermé à clef ?

  Le recteur de Ploumilliau dit
Au fils du sacristain, quand il entendit :
— Va pour moi à Lanascol,
pour dire de ma part

  Que Pénanger est ici
Qui veut avoir une affaire (querelle) ;
Il veut avoir une petite affaire,
Il menace de briser le banc.

  Le fils du sacristain disait
En arrivant à Lamascol :
— Bonjour et joie dans ce manoir,
Le Seigneur De La Lande où est-il ?

  Quand le seigneur De La Lande entendit,
Il mit la tête à la fenêtre ;
Il mit la tête à la fenêtre :
— Quoi de nouveau ? a-t-il demandé.

  Le fils du sacristain disait
À De La Lande, en l’entendant :
— Pénanger est à Ploumilliau
Qui veut avoir une affaire.

  Quand le seigneur De La Lande entendit,
Il revêtit son habit de ferrailles (cotte de mailles) ;
Il revêtit sa cotte de mailles,
Et se dirigea vers Ploumilliau.