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Le seigneur De La Lande disait
À Pénanger, en le saluant :
— Ou tu sortiras de ce banc,
Ou j’aurai ta vie en ce lieu ?

Le seigneur de Pénanger disait
À De La Lande, quand il l’entendit :
— Je ne sortirai pas de ce banc,
Avant que la messe ne soit terminée :

Quand la messe sera terminée,
Alors je serai où vous voudrez….
………………………………………………
………………………………………………

Quand la procession sortait de l’église,
Personne ne restait vis-à-vis de lui ;
Quand la messe fut terminée,
Ils sortirent de l’église.[1]

Le recteur de Ploumilliau disait
À ses paroissiens, ce jour-là :
— Que personne ne sorte de l’église,
Laissez les gentilshommes (agir) à leur gré ;

Que personne ne se mêle de leurs affaires,
Car vous vous en trouveriez encore plus mal.
Ils sont sortis de l’église,
Et sont allés jouer de l’épée.

Le seigneur de Pénanger ne savait pas
Que de La Lande était ferraillé :
Le premier coup d’épée qu’il porta,
Son épée se brisa par la moitié.

Le seigneur de Pénanger disait
À De La Lande, là, en ce moment :
— Naguère, quand tu étais à l’armée,
Je t’ai souvent sauvé la vie ;

Je t’ai souvent sauvé la vie,
Laisse-moi aussi la mienne….
Il n’avait pas fini de parler,
Qu’il était traversé par l’épée nue !

  1. On a muré la porte par laquelle ils sortirent, dans la façade sud de l’église.