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Ce n’est pas par la grande porte qu’il alla,
C’est par la petite porte qu’il sortit ;[1]
Il sortit par la petite porte,
Hélas ! ce fut pour son malheur.

À peine était-il sur le seuil,
Qu’ils plantèrent leurs épées dans son corps :
Pourtant, il s’avança au milieu d’eux,
Et alla tomber au milieu du cimetière.

— Est-il possible de la part de Dieu
Que ce soit toi, mon cousin qui me tues,
Nous qui sommes les enfants des deux sœurs,
Qui avons été nourris par la même nourrice !

Nous sommes les enfants des deux sœurs,
Leurs cœurs se briseront de douleur !
— Quoique nourris par le même sein,
Nous n’avons pas été mis au monde par la même mère !…

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Une pauvre femme qui venait
À Ploumilliau, à la grand’messe,
Jeta son manteau pour le couvrir,
Et l’assista jusqu’à la mort.

Le seigneur recteur disait,
En tournant le dos à l’autel :
— Nul ne sortira de cette église,
Ou je le ferai décrèter.

Le seigneur vicaire dit
Au seigneur recteur, quand il l’entendit :
— Le trouve bon ou mauvais qui voudra,
Je sortirai de l’église,

Pour lui donner l’absolution.
Puisqu’il ne peut pas attendre l’extrême-onction…

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IV

Le seigneur De La Lande, disait,
En arrivant à Lanascol :
— Le plus bel arbre qui fût dans le cimetière
A été abattu aujourd’hui !

  1. Cette porte a été murée après ce tragique événement, dit-on dans le pays.