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  Jeanne Riou disait,
En descendant l’escalier :

  — Valet et servante pour me servir,
Si je suis la Dame de cette maison !

  La sœur du seigneur répondit
À Jeanne Riou, quand elle entendit :

  — Dame ici vous ne serez point,
La concubine du Seigneur je ne dis pas ;

  Une demoiselle Des Aubrays
Sera la Dame ici, grâce à Dieu !

  Jeanne Riou disait
Au Seigneur, en arrivant en haut (dans sa chambre) :

  — Seigneur Dieu, que dirai-je,
Quand j’arriverai à la maison !

  — Taisez-vous, Jeanne, ne pleurez pas,
Je vous marierai quand vous voudrez ;

  Je vous marierai à mon palefrenier,
Ou bien au fils de mon fermier.

  — Ce n’est pas pour que vous me donniez à votre palefrenier,
Ni davantage au fils de votre fermier ;

  Ni davantage au fils de votre fermier,
Que j’ai perdu mon temps !

III

  Jeanne Riou disait
En arrivant sur la chaussée de l’étang ;

  — Seigneur Dieu, que ferai-je ?
Si je vais à la maison, je serai battue ;

  Si je vais à la maison, je serai battue,
Si j’entre dans l’étang, je serai noyée.

  À peine avait-elle fini de parler,
Qu’elle se jeta, la tête la première, dans l’étang.

IV

  Le palefrenier disait
Au seigneur, en arrivant à la maison :