Page:Luzel - Gwerziou Breiz-Izel vol 2 1874.djvu/252

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 237 —

LE MARQUIS DU CLUDON
ET JEANNE RIOU
________


I

  Le marquis du Cludon a fait
Ce que n’eût fait le fils d’aucun bon chef de maison.

  Il a revêtu un habit de pauvre,
Pour aller, cette année, chercher son pain.

  La première aumône qu’il demanda,
Ce fut chez celle qui le mit au monde :

  — Bonjour et joie dans cette maison,
Il y a un bon ménage ici ;

  Il y a un bon ménage ici,
Y donne-t-on l’aumône ?

  À voir vos vêtements,
Vous avez élevé quelque Seigneur !

  — Oui, j’ai élevé le marquis du Cludon,
Mais je voudrais ne l’avoir pas fait ;

  Mais je voudrais ne l’avoir pas fait ;
Il aime le vin et les filles ;

  Il aime les filles et le vin,
Ce qui conduit ordinairement à une mauvaise fin ;

  Et le défaut des gentilshommes toujours
Est d’aimer le vin et les filles.

  On lui donne l’aumône,
Et il sort de la maison ;

  Il sort de la maison
Et se rend chez le vieux Rio.

  — Bonjour et joie dans cette maison.
Il y a ici un bon ménage ;

  Il y a ici un bon ménage,
Y loge-t-on le pauvre ?