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MARGUERITE GUILLARD
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I

Quand j’allai à l’étang avec mes hardes,
Je ne songeais qu’à bien ;
Quand je jetai mon drap de lit dans l’étang,
Un innocent (petit enfant) y était enveloppé !

Des pécheurs m’ont vue,
Et ils me firent prendre ;
Et ils me firent prendre,
Pour m’envoyer en prison, à Nantes.

II

Le sieur capucin disait,
En montant dans la chaire à prêcher :
— J’ai été à la prison de Nantes,
Et j’ai pleuré à noyer mon cœur,

En voyant une fillette de dix-huit ans
Chantant dans la prison
Les litanies de le Vierge Marie ;
Et elle n’a pas trois jours à vivre !

Jeunes fillettes, je vous prie
D’aller la voir dans sa prison ;
(C’est) la fleur de lys des jeunes filles,
Le miroir des dames.

Marguerite Guillard demandait
Aux jeunes filles, ce jour-là :
— Fillettes, dites-moi,
Qu’avez-vous entendu de nouveau ?

Quand vous êtes venues me voir à la prison,
Avez-vous entendu dire que je serai pendue ?
— Non certainement, Marguerite, nous n’avons pas
Entendu dire que vous serez pendue.

Nous avons été au sermon,
Et il nous a été recommandé
De venir vous voir dans votre prison,
Vous la fleur de lys des jeunes filles ;