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— Jeune clerc, retirez-vous,
Puisque vous ne savez rien ;
J’ai perdu ma bague d’or,
Et, dussé-je mourir, je ne puis la retrouver.

Elle remonta sur son cheval,
Et se rendit chez le vieux Flouri :
— Mettez mon cheval à l’écurie,
Et faites-moi du feu pour que je me chauffe…

Le vieux Flouri demandait
À Marie Flouri, ce jour-là :
— Marie Flouri, dites-moi.
Que vous est-il arrivé ?

Vous perdez du sang en quantité,
Que vous est-il donc arrivé ?
— Je suis tombée de dessus mon cheval,
Et j’ai perdu presque tout mon sang.

Préparez mon lit, pour que j’y aille,
Car je me trouve mal, bien mal !….
………………………………………………………

II

Le jeune archer demandait.
En arrivant chez le vieux Flouri :
— Bonjour et joie dans cette maison,
Marie Flouri où est-elle ?

Le vieux Flouri répondit
Au jeune archer, quand il l’entendit :
— Elle est dans sa chambre, couchée,
Prenez garde de l’éveiller.

Quand le jeune archer entendit (cela),
Il monta l’escalier tournant ;
Il monta l’escalier tournant,
Et dit à Marie Flouri ;

— Marie Flouri, jeune fille.
Venez avec nous à la prison de Guingamp ;
Venez avec nous pour être fiancée.
Et mariée à la lande de la justice ![1]


  1. Le » lieux désignés sous les noms de : « Lann-Justis » et « Lann-Justiso » sont très-communs en Basse-Bretagne : on les appelait ainsi à cause des fourches patibulaires qui s’y trouvaient.