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Je te donnerai toutes mes rentes,
Et j’irai au service du roi !….

III

Quand Alliette descendit,
Le sang jaillissait avec bruit de sa chaussure ;

Le sang jaillissait avec bruit de sa chaussure,
Et de son cotillon, tout autour !

Sa petite servante disait
À Alliette Le Rolland, cette nuit-là :

— Quelle nuit vous avez passée !
J’ai brûlé trois fagots,

En cherchant à faire bouillir de l’eau qui ne chauffe pas,
Comme vous l’aviez mise, (sur le feu) vous la trouverez.

Tout domestique de votre maison
Connaît votre nuit aussi bien que vous.

— Tais-toi, lépreuse,
Ne t’occupe pas de ma nuit !

Alliette Le Rolland disait
À son petit page, ce jour-là :

— Allez chercher du vin pour votre maître qui est malade,
Et qui n’en boira goutte.

— Pourquoi lui chercher du vin,
S’il n’en boit goutte ?

Comme il allait par le chemin,
Il rencontra le seigneur de Pencréan :

— Petit page petit page, dites-moi
Où allez-vous, ou avez été ?

(Je vais) chercher du vin pour mon maître qui est malade,
Et qui n’en boira goutte.

— Pourquoi (aller) lui chercher du vin,
S’il n’en boit goutte ?

— Seigneur, dit-il, ne me dénoncez pas,
Mon maître De Boisgelin est assassiné !

Mon maître De Boisgelin est assassiné
Par Alliette Le Rolland et son fils cadet !