Le seigneur de Pencrean souhaitait le bonjour,
En arrivant dans la maison :
— Bonjour et joie à tous dans cette maison,
Le seigneur de Boisgelin où est-il ?
Il est là-bas, malade, sur son lit,
Et il ne permet à personne de lui parler ;
Si terrible est sa maladie,
Qu’il ne permet à personne d’aller le voir.
— Aujourd’hui d’ici je ne sortirai,
Avant que je ne lui aie parlé.
— Seigneur de Pencréan, excusez-moi,
Mon frère de Boisgelin est décédé :
Vous n’en direz rien à ma mère,
Car son cœur n’y résisterait pas…
— Comment son cœur n’y résisterai t-il pas ?
Elle a bien eu le cœur de l’assassiner
Le jeune archer souhaitait le bonjour
En arrivant dans la maison :
— Méchante Le Rolland, préparez-vous,
Il faut venir avec moi à la prison.
Alliette Le Rolland disait,
En arrivant sur la potence :
— Si j’avais écouté ma servante, quand elle me disait,
J’aurais sauvé la vie à trois :
À présent, je suis cause de la mort de trois,
De la mort de mes deux fils et de la mienne !
de Plouaret — Côtes-du-Nord