A-t-on entendu dire en aucun pays,
Que les mères assassinassent leurs enfants ?
Que les mères assassinassent leurs enfants ?
Alliette Rolland assassine les siens !
Oui, elle a assassiné son fils aîné,
Pour faire seigneur son plus jeune fils.
Alliette Rolland disait,
À son jeune fils, sur le matin :
— Levez-vous, vite, mon fils, de votre lit,
Afin que nous le tuions avant le jour.
Et quand Alliette montait à la chambre,
[Elle avait] un grand couteau sur le pli du bras :
— Frappez, mon fils, le premier coup,
Je frapperai le second, le dernier ;
Je frapperai le second, le dernier,
Et je l’achèverai, si je puis !
— Sauf votre grâce, dit-il, je ne le ferai pas,
Car je le trouve trop beau pendant qu’il dort ;
Je le trouve trop beau pendant qu’il dort,
Je n’aurai pas le cœur de le tuer.
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— Ô ma pauvre petite mère, ne me tuez pas,
Je quitterai le pays, si vous le voulez ;
Je laisserai mon frère seigneur de Boisgelin,
Et de dix-huit moulins sur la même eau.
— Va, dis ton in manus quand tu voudras,
Car voici l’heure où tu mourras !