Page:Luzel - Gwerziou Breiz-Izel vol 2 1874.djvu/324

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 309 —

LES FILS D’EURET
________


I

  — Mon frère Marc, allons tous les deux
À la grande soirée de Coaturjo.[1]

  — Mon frère Robert, restons à la maison,
Car une mauvaise soirée s’ouvre.

  — Nous ne resterons pas (à la maison) ni ne tarderons,
Puisque nous en avons la permission, nous irons.

  Et quand ils furent près de partir,
Les cloches commencèrent de se mettre en branle ;

  Les cloches commencèrent de se mettre en branle.
Et du feu, et du tonnerre d’une façon horrible !

II

  Quand ils arrivèrent à Coaturjo,
Ils trouvèrent la porte fermée :

  Ils trouvèrent la porte fermée
Et tous les gens de la maison couchés.

  Marc Euret disait,
Au seuil de la porte, cette nuit-là :

  — Compère, ouvrez-moi,
Afin que j’aie du feu, pour fumer.

  — Je ne vous ouvrirai pas ma porte,
J’ai entendu dire que vous êtes de méchants gars.

  Il n’avait pas fini de parler,
Qu’ils ont jeté la porte dans la maison ;

  Ils ont jeté la porte dans la maison,
Et tué le vieux Le Triquier.

  La fille de Le Triquier disait,
(Appuyée) sur son coude, dans son lit :

  1. C’est peut-être une corruption pour Koad-an-Fao, vieux château en ruines, dans la commune de Séglien.