— Mon frère l’archer, dites-moi,
Où avez-vous été, où allez-vous !
— On nous avait envoyés dix-huit archers
Pour nous emparer des fils d’Euret ;
Pour nous emparer des fils d’Euret,
Dix-sept d’entre nous ont été tués.
Dix-sept d’entre nous ont été tués ;
Et il n’est resté que moi seul :
Ils m’ont laissé la vie,
Pour aller chercher du secours encore.
L’archer de dix-sept ans répondit
À son frère l’archer, là, en ce moment :
— Je vais aller moi seul aussi,
Pour voir si je les garotterai.
L’archer de dix-sept ans demandait,
En arrivant dans la petite ville :
— Jeunes gens, dites-moi,
Avez-vous vu les fils d’Euret ?
— Si c’est les fils d’Euret que vous cherchez,
Détournez-vous par ici et vous les verrez.
Détournez-vous par ici et vous les verrez,
Je pense que c’est à eux que vous parlez.
Deux heures et demie ils ont été,
À jouer de l’épée et du fleuret.
Et quand les trois heures sonnèrent,
Robert Euret était garotté.
L’archer de dix-sept ans disait
À Robert Euret, ce jour-là :
— Jamais je n’ai trouvé mon pareil,
Jamais mère ne l’a mis au monde ;
Jamais mère ne l’a mis au monde,
Si ce n’est ton frère, Marc Euret.
Il n’avait pas fini de parler
Quand Marc Euret arriva.