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LE PRINSAÜS[1]
________


I

  Le seigneur Prinsaüs disait,
En marchant sur le grand chemin :
— Dites-moi, jeune fille, si vous le savez,
Va-t-il beaucoup de monde à la foire ?

  — Oui, on y va par bandes,
Par crainte des voleurs qui sont dans les bois,
Mais celui-là, le petit mercier,
Va tout seul par le grand chemin.

  Le Seigneur Prinsaüs ayant entendu (cela).
Donna un coup d’étrier à son cheval ;
Il donna un coup d’étrier à son cheval,
Et rejoignit le petit mercier.

  — Je te souhaite le bonjour, petit mercier,
Ton panier est-il lourd ?
Ton panier est-il lourd ?
Je veux aussi être mercier.

  — Si tu veux être mercier,
Prends la moitié de mon panier,
Et me laisse l’autre moitié,
Pour nourrir ma femme, qui est en France.

  J’ai femme et enfants
Et cinq cents écus de dettes dans la ville de Rennes.
— Si tu as femme et enfants
Et cinq cents écus de dettes dans la ville de Rennes ;

  Et cinq cents écus de dettes dans la ville de Rennes,
Je t’en ferai avoir quittance ;
Je te donnerai une bonne quittance
Et qui sera signée avec ton sang.

  Il n’avait pas fini de parler,
Qu’il lui donna sept coups de couteau ;
Il lui donna sept coups de couteau.
Et le tua sur la place !

  1. (1) Ce nom doit être altéré, mais je ne sais comment lui restituer sa véritable orthographe.