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  — Consolez-vous, dit-elle, ma filleule,
Vous serez une vraie religieuse ;
Vous serez une vraie religieuse,
Je serai votre avocate (protectrice).

III

  Sept années entières elle a été
Sans être vue par aucun chrétien (personne).
Quand les sept ans furent accomplis,
Son frère Dom Jean la vit ;

  Il la vit dans le jardin,
Parmi les herbes et les fleurs.
Son frère Dom Jean disait
À sa mère, en arrivant à la maison :

  — Que donneriez-vous, ma mère,
Pour voir encore votre fille Marie ?
— Je donnerais avec elle tous mes biens,
Si elle voulait consentir à se marier.

  — Vous m’étonnez, ma mère,
(Quand je vois) combien vous êtes sotte avec les pompes du monde ;
Comment marier une jeune fille
Qui a sur la tête la couronne ?….

IV

  Cruel eût été le cœur de celui qui n’eut pleuré
S’il eût été dans le jardin.
En voyant la Vierge Marie
Qui embrassait la fille Marie !

  Elle est allée à la joie (éternelle),
Puissions-nous y aller tous !…[1]


Chanté par une fileuse, au bourg de Plouëc,
près Pontrieux.


  1. Une autre version présente comme suit la fin de ce gwerz :

    Elle entra alors dans la maison,
    Et s’agenouilla devant sa mère ;
    Elle s’agenouilla devant sa mère,
    Et lui demanda pardon.

    — Oh ! oui, ma fille, je te pardonne,
    Et de bouche et de cœur,
    Et je te pardonnerais encore davantage,
    Si tu étais disposée à te marier.

    En ce moment-là elle partit,
    Sans que jamais personne sût (où) ;
    Sans que jamais personne sût (où),
    Et elle dit à son frère Dom Jean :

    — Dans le paradis, ou aux environs,
    Mon frère Dom Jean, nous nous reverrons !