Jeanne Le Titro chantait gaiement,
En conduisant ses bêtes (au pâturage), un dimanche matin.
Après avoir conduit ses vaches au pré Merrien,
Eile rencontra trois merciers.[1]
Le grand mercier disait
À Jeanne Le Titro, en la saluant :
— Jeanne Le Titro, dites-moi,
Êtes-vous fiancée ou ne l’êtes-vous pas ?
— Je suis fiancée et mariée,
Depuis jeudi passé.
— Belle Jeanne, je ne vous crois pas,
Je ne vois pas vos parures.
— J’ai mis mes parures,
Jusqu’à la fin de la semaine ….
— Consolez-vous, Jeanne ne pleurez pas,
J’en ai eu de plus jolies que vous ;
J’en ai eu avec des croix d’or à leur cou,
Et vous, vous n’êtes qu’une rousse !
Jeanne Le Titro, si vous voulez m’obéir,
Vous regarderez dans ce miroir.
Après avoir regardé dans le miroir,
Elle alla avec eux à Saint-Brieuc.
Quand ils arrivèrent à Saint-Brieuc,
Ils descendirent dans la grande auberge :
Ils descendirent dans la grande auberge,
Ils y demandèrent à loger :
- ↑ On appelait merciers des marchands ambulants qui parcouraient autrefois les campagnes, avec toutes sortes d’objets à l’usage des ménages.