Page:Luzel - Gwerziou Breiz-Izel vol 2 1874.djvu/424

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 409 —


  Et une bonne miche de pain blanc,
Et un beurrier rempli de beurre jaune.

  — Mangez et buvez, jeune clerc,
Pendant que j’irai prendre de l’eau pour préparer le souper ;

  Mangez, buvez, faites bonne chère,
Moi, je vais chercher de l’eau au puits de mon père.

  Quand le clerc Le Chevanz entendit (cela),
Il lui donna trois soufflets ;

  Il lui donna trois soufflets,
Et l’abattit sur l’aire de sa maison ;

  Il l’abattit sur l’aire de sa maison
Et en fit à sa volonté,

  Devant sa mère et devant son père,
Quel crêve-cœur pour eux !

  Le vieux Hélari se désolait,
Sa fille Françoise le consolait :

  — Consolez-vous, mon chère père, ne pleurez point,
Pour honte de moi vous n’aurez pas ;

  Pour honte de moi vous n’aurez pas,
Allez me chercher un prêtre ;

  Et si vous le cherchez, cherchez-le tout de suite,
Car comme un ruisseau coule mon sang !

  Le jeune prêtre demandait
À Françoise Hélari, en la confessant :

  — Françoise Hélari, dites-moi,
Que demandez-vous que l’on fasse au clerc ?

  — Je ne demande pas qu’on lui fasse rien,
Je le recommande à Dieu.

  Le clerc Le Chevanz demandait
Au jeune prêtre, en le voyant :

  — Jeune prêtre, dites-moi,
Que demande-t-elle qu’on fasse au clerc ?

  — Elle ne demande rien contre lui,
Elle le recommande à Dieu.