Le clerc Le Chevanz disait,
Assis dans la grande prison :
— Geôlière, tu étais mon amie (naguère),
Et si tu veux, tu le seras, à présent, encore ;
Va pour moi jusqu’à chez mon père,
Et dis-lui de venir encore jusqu’à moi
La geôlière disait
En arrivant chez le vieux Le Chevanz :
— Dieu, que de biens il y a dans cette maison-ci,
Et votre fils est à pourrir en prison !
Votre fils est à pourrir en prison,
Et vous avez les moyens de payer sa rançon !
Et le vieux Le Chevanz répondit
À la geôlière, quand il l’entendit :
— Dussè-je avoir mon fils pour un sou,
Geôlière, je ne paierai pas sa rançon ;
Dussè-je avoir mon fils pour un denier,
Geôlière, il ne reviendra pas à la maison ;
Dussè-je avoir mon fils pour un baiser,
Je ne le délivrerai pas de la pendaison !
Trois fois déjà j’ai payé sa rançon,
Et ce serait la quatrième fois ;
Ce serait pour moi la quatrième fois de payer pour lui ;
Je voudrais que ce fût fini de lui.
J’ai à la maison de bons enfants,
Qui vont travailler au champ ;
Mais celui-là ne fait que boire
Et rimer-des chansons pour chanter ;
Rimer des chanson pour chanter,
Et aller ensuite courir les filles.
Quand on achetait de la toile de Hollande,
Pour faire des coiffes à ma fille aînée,
Elle était employée par sa mère
À faire des chemises au clerc.
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III