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  La geôlière disait
Au clerc Le Chevanz, en revenant :

  — Clerc Le Chevanz, consolez-vous vous-même,
Car pour votre père, il ne vous secourra point.

  — Geôlière, ma bonne amie,
Faites encore un plaisir pour moi

  Donnez-moi une chemise fraîche, pour la mettre,
Et prenez la mienne, qui est de toile de Hollande ;

  Et prenez la mienne, qui est de toile de Hollande,
Ce serait pitié (dommage) que le bourreau l’usât !

  — Clerc Le Chevanz, dites-moi,
Où étiez-vous quand vous fûtes pris ?

  — Dans une auberge de Goudelin,
À boire ma part de trois sortes de vins ;

  À boire ma part de trois sortes de vins,
Et à manger des pruneaux et du raisin ;

  Si l’hôtesse m’avait été fidèle,
Si elle était montée dans la chambre et m’avait dit :

  — Clerc Le Chevanz, prenez garde à vous,
Les archers arrivent pour vous prendre !

  Je me serais bien défendu contre eux,
Et quand ils auraient été la moitié plus nombreux !

IV

  Le clerc Le Chevanz disait,
En montant sur le plus haut degré de l’échelle :

  — J’ai trois sœur que j’aimais,
Et qui sont habillées toutes les trois de satin blanc ;

  Fussent-elles habillées de drap d’or.
Quant à leur honneur elles sont pauvres.[1]

  À présent les filles de Le Chevanz pourront
Détacher (quitter) leurs croix de vanité ;

  Détacher leurs croix d’argent blanc.
Pour racheter leur frère de la corde.


  1. Parce qu’il les déshonorait par sa mort.