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Page:Luzel - Gwerziou Breiz-Izel vol 2 1874.djvu/452

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Quand le seigneur Le Glazon entendit (cela),
Il lui donna cinq cents écus :
— Tenez, geôlière, comptez de l’argent,
Vous en aurez encore, si vous n’êtes pas contente.

Si Anne Lucas avait été mise à mort,
J’aurais mis le feu dans la ville ;
J’aurais mis le feu dans la ville,
Car j’ai le pouvoir de le faire !

Le seigneur Le Glazon disait
À Anne Lucas, ce jour-là :
— Si vous m’aviez avoué,
Je vous aurais procuré une nourrice ;

Une nourrice belle comme le jour,
Eût-elle coûté une pistole par jour.
………………………………………………………………

VI

Anne Lucas disait,
En arrivant au manoir Le Glazon :
— Ouvrez toutes grandes les fenêtres,
Pour que les pauvres viennent par bandes ;

Pour que les pauvres viennent me trouver,
Eux qui m’ont sauvé la vie ;
Si je suis sur le point de devenir baronne,
J’ai été aussi mendiante.

Il n’y a rien qui me tourmente l’esprit,
Si ce n’est mon enfant que j’ai tué ;
Si ce n’est mon enfant que j’ai tué,
Et planté dans le jardin ;

Je l’avais planté dans le jardin,
Sous un buisson de fleurs :
Hélas ! la plante n’a pas fait bonne fin.
Ses racines viennent à se gâter ![1]


Chanté par Marie Daniel
du bourg de Duault. — (Côtes-du-Nord.)





  1. Dans la version qui suit, Anne Lucas n’a pas tué son enfant.