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  J’entends le baron qui arrive en ville,
Le pavé en tremble tout entier.
Le baron de Keraglas disait,
En arrivant dans la ville de Rennes :

  — Bonjour et joie à tous, dans cette ville,
Où est la prison, ici ?
La geôlière répondit
Au baron de Keraglas, quand elle l’entendit :

  — Anne n’a pas été emprisonnée,
Elle est dans une chambre avec mes demoiselles.
Le baron de Keraglas répondit
À la geôlière, quand il l’entendit :

  — Si Anne avait été mise en prison,
J’aurais désolé votre cœur ;
(J’aurais) mis le feu aux quatre coins de la ville,
J’ai le pouvoir de le faire.

  Le marquis de Keraglas disait
À Anne Lucas, ce jour-là :
— Venez ici sur mes genoux.
Venez nu-pieds dans mon carrosse ;

  Venez nu-pieds dans mon carrosse
Et soyez charitable envers les pauvres ;
Donnez-leur l’aumône, tous les jours,
Et la qualité trois fois par semaine ;

  Jeûner le mercredi et le vendredi,
Pour honorer la mort de notre Sauveur.
Là où vous avez manqué le plus,
C’est en tuant votre enfant.

  — Mon enfant n’a pas été tué,
Il est en Léon, en nourrice.
— Quand vous arriverez à Keraglas,
Nous serons unis devant Dieu !


Chanté par Marie-Joseph Kerival,
Plouaret — 1848.