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  — Je vous excuse pour une fois,
C’est le clerc de Lampaul que je demande.

  — Le clerc est allé à l’aire-neuve,
Ayant Fiecca Le Calvez à son côté.

  Il porte un habit de satin gris,
Plus beau que le vôtre, marquis ;

  Il a des rubans sur ses souliers
Plus beaux que ceux que vous avez à vos manches ;

  Elle porte une robe blanche,
Ô Dieu, la jolie jeune fille !

III

  Le seigneur marquis disait
Au clerc de Lampaul, dans l’aire-neuve ;

  — Mettons bas nos pourpoints,
Pour commencer les luttes.

  — Monsieur le marquis, excusez-moi,
Je n’irai pas lutter contre vous ;

  Faites venir un paysan vis-à-vis de moi,
Et je lui mettrai hardiment la main au collier.

  Il n’avait pas fini de parler.
Le clerc de Lampaul, qu’il était à terre ;

  Et sept épées nues (occupées) à le tuer,
Le seigneur marquis étant présent.

  Le seigneur marquis disait
À Fiecca Le Calvez, là, en ce moment :

  — Ma petite douce jolie, dites-moi,
Viendrez-vous avec moi à Lisandré ?[1]

  — À Lisandré je n’irai pas,
Vous avez tué celui que j’aimais le plus ;

  Vous avez tué celui que j’aimais le plus,
Tuez-moi aussi, quand il vous plaira.

  Elle n’avait pas fini de parler,
Fiecca Le Calvez, qu’elle était à terre,

  1. Ce doit être une erreur de la chanteuse pour Guerrand, le château de Guerrand qu’habitait le marquis dans la commune de Plœgat-Guerrand, arrondissement de Morlaix.