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  — Par ma foi, il est allé à l’aire-neuve,
Ayant celle qu’il aime à son côté ;
Elle porte une robe de satin blanc…
Dieu, la jolie jeune fille !

  Lui porte un habit de satin gris,
Le plus beau jeune homme que jamais je vis !
Ils sont portés par deux haquenées blanches,
Avec brides d’argent en tête !

III

  Le marquis de Locmaria disait
En arrivant à l’aire-neuve :
— En quel coin de cette aire
Est le clerc de Lampaul à danser ?

  — Il est là-haut,
Et celle qu’il aime est avec lui.
Le marquis de Locmaria disait
Au clerc de Lampaul, là, en ce moment :

  — Mettons bas nos justaucorps,
Pour commencer les luttes.
— Je n’irai pas lutter contre vous,
Jouer de l’épée, je ne dis pas.

  Il n’avait pas fini de parler,
Que dix-huit épées nues furent dégainées.
Dix-huit épées nues furent dégainées,
Celle du marquis la dix-neuvième.

  Le marquis de Locmaria disait
Au clerc de Lampaul, ce jour-là :
— Jetons nos épées de côté,
Et soyons amis de nouveau.

  Le clerc était un homme tiède,
Et il jeta son épée à terre ;
Il jeta son épée à terre,
Le marquis de Locmaria ne jeta pas la sienne.

  Le marquis de Locmaria ne jeta pas la sienne.
Mais il la passa au travers du corps du clerc…
Fiecca Le Calvez pleurait.
Et elle ne trouvait personne pour la consoler ;