Jean Le Gall disait,
En arrivant sur la potence :
— Vierge Marie, vous le savez bien,
Je n’ai pas volé les vases sacrés !
Et le bourreau disait
À Jean Le Gall, là, en ce moment :
— Vous avez volé les vases sacrés,
Jean Le Gall, vous serez pendu !
Il fut pendu à la potence,
Et on alluma du feu sous lui :
Mais quand le feu fut allumé sous lui,
Il se fendit (le feu) en deux, par la moitié.
Les gens de la justice disaient
Au bourreau, là, en ce moment :
— Pourquoi Jean Le Gall ne meurt-il pas ?
Jamais on ne vit pareille chose !
— J’ai été trois fois sur son épaule,
Et il ne fait que me sourire.
Et dire : — Pesez toujours,
Vous ferez plaisir au peuple (aux assistants).
Les gens de la justice disaient
À Jean Le Gall, en ce moment :
— Jean Le Gall, dites-nous
Ce qui est cause que vous ne mourez pas.
— Ne voyez-vous pas la Vierge Marie
Qui me tient par le bras, pour me préserver ?
Ne voyez-vous pas le Saint-Esprit
Et mes deux pieds (appuyés) sur ses deux ailes ?
Jean Le Gall fut descendu (de la potence),
Et le fils du sacristain fut mis à sa place ;
Le fils du sacristain fut mis à sa place,
Et mis à mort, comme il le méritait….
Les prêtres du Bali, quand ils apprirent (cela),[1]
Levèrent une procession ;
Ils levèrent une procession
Et allèrent chercher Jean Le Gall.
- ↑ (1) Le Bali est l’église paroissiale de Lannion.