Page:Luzel - Gwerziou Breiz-Izel vol 2 1874.djvu/540

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 525 —

MADAME DE KERCADIO
________


I

  Madame de Kercadio disait
En marchant sur le pavé de Morlaix ;

  — Hâtons-nous de faire nos marchés,
Afin que nous allions voir Anne Guillou ;

  Afin que nous allions voir ma filleule,
Qui est malade, cette année.

II

  Madame de Kercadio souhaitait le bonjour,
En arrivant chez le vieux Le Guillou :

  — Bonjour et joie à tous, dans cette maison,
À vous, vieux Le Guillou, premièrement ;

  Où sont toutes vos filles, que je ne les vois ?
Où est ma filleule, votre fille aînée ?

  — Elle est là-bas dans son lit, malade,
J’ai peur de la perdre.

  Quand Madame de Kercadio entendit (cela),
Elle monta l’escalier tournant.

  Madame de Kercadio disait,
En arrivant dans la chambre de sa filleule :

  Bonjour et joie, ma filleule.
— À vous pareillement, ma marraine.

  — Ma filleule, puisque je suis venue vous voir,
Que désirez-vous de moi ?

  Un prêtre, ou un pot de vin,
Ou mon mari, pour médecin ?

  — Je veux un prêtre pour m’extrémiser,
Les gens de ma maison me l’iront chercher.

  Madame de Kercadio disait,
En se promenent par la chambre de sa filleule :