Je vous parle de serviteurs,
Et surtout de servantes
Qui, à défaut de prier Dieu,
S’exposent à de grands malheurs.
Je parle d’une servante
Qui a été très-longtemps dans un ménage,
Et cette servante-là
Ne faisait que se moquer de sa maîtresse.
Un jour sa maîtresse se retourna,
Et elle dit à Marie :
— Marie, Marie, fille dénaturée,
Tu as donné le jour à cinq créatures !
Tu as donné le jour à cinq créatures,
Et tu les as tuées sans baptême !
Marie, Marie, vas à la retraite,
Pour avouer ton péché, ton crime !
La misérable commença
À souffler (se mettre en colère), en entendant sa maîtresse :
— Et comment aller à la retraite ?
Je n’ai pas d’argent pour y aller.
J’ai dépensé tout mon argent,
À mener ma vie déréglée.
— Marie, Marie, vas à la retraite,
Il ne te manquera pas d’argent pour y aller.
Comme elle allait par le chemin,
Elle rencontra un diable,
Qui était habillé comme son maître,
Et qui lui parla comme lui.
— Marie, Marie, dites-moi,
Où allez-vous, ou avez été ;
Où allez-vous, ou avez été,
Ou avez l’intention d’aller ?
— Ma maîtresse m’a dit
Qu’il me fallait aller à la retraite ;
Qu’il me fallait aller à la retraite,
Pour avouer mon péché, mon crime.