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Page:Luzel - Gwerziou Breiz-Izel vol 2 1874.djvu/566

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  Le prince Dauphin se promenait
D’un bout à l’autre bout de la chambre ;

  D’un bout à l’autre bout de la chambre,
Et il regardait la couturière.

  Il jeta un regard pardessus son épaule,
Et la vit qui pleurait.

  — Couturière, dites-moi
Ce qui est cause que vous pleurez ?

  — C’est de voir que Dieu me fait la grâce
De travailler dans la maison d’un roi.

  — Couturière, dites-moi,
De quel rang êtes-vous sortie ?

  — Je suis issue de pauvreté,
(Je désire) y mourir, avec la grâce de Dieu,

  En touchant mes trois sols par jour,
Et vivre dans la crainte de Dieu.

  En touchant mes dix-huit-sols par semaine,
Encore, Dauphin, ne suis-je pas obligée de jeûner.

  — Si vous aviez eu un peu de qualité,
Vous auriez épousé un roi ;

  Vous auriez épousé un roi,
Et vous l’épouserez, grâce à Dieu.

  Trois mois et demi elle a été
Avant de terminer son travail.

  Quand elle quitta le palais,
Le prince Dauphin tomba malade.

  Des médecins ont été appelés,
Pour connaître sa maladie.

  Le prince Dauphin est malade
Du mal d’amour ;

  Du mal d’amour (il est malade),
Il lui faudrait épouser la couturière.

  Ils furent fiancés et mariés,
Avec beaucoup d’honneur et de respect.