Je vais, à présent, au dix-neuvième,
Faites encore un miracle à mon endroit ;
Et je vous ferai un présent
Qui sera agréable, le jour de votre pardon ;
Je vous donnerai et calice
Et habillements (parements) pour vos sept autels.
Le seigneur Les Aubrays disait
À son petit page, ce jour-là :
— Mon petit page, préparez-vous,
Il nous faut aller au combat :
Si je manque au rendez-vous,
On me prendra pour un poltron.
— Mon maître, si vous m’obéissez,
Nous n’irons pas à ce combat-là.
Il y a dix-huit cents soldats,
Et autant de dragons ;
Et autant de dragons,
Nous sommes bien sûrs d’étre tués.
— En dépit de la langue de celui qui parlera,
Nous irons à ce combat.
Le seigneur Les Aubrays disait
À son jeune page, là, en ce moment :
— Aiguisez votre épée contre la mienne.
Puis, venez avec moi au combat ;
Tenons-nous tous les deux l’un contre l’autre,
Nous couperons du fer comme le vent.
Et au bout d’une heure de là,
Les Aubrays en avait tué cinquante ;
Et son jeune page, de l’autre côté,
En a tué tout autant.
L’armée du roi a été tuée (détruite),
Et c’est le seigneur Les Aubrays qui en est cause.
Le roi, quand il a appris (cela),
A dit à son jeune page :
— Mon petit page, préparez-vous
À aller, à présent, à Saint-Brieuc ;
Page:Luzel - Gwerziou Breiz-Izel vol 2 1874.djvu/590
Apparence
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 575 —