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LE SIÈGE DE GUINGAMP
Seconde version.
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I

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La ville était pleine de soldats[1],
Et le canonnier était tué.
La duchesse Anne disait[2]
À la canonnière, en la saluant :

— Si le grand canon était chargé,
La ville de Guingamp ne serait pas prise ;
La ville de Guingamp ne serait pas prise,
Ni le grand canonnier tué.

La canonnière répondit
À la duchesse Anne, quand elle l’entendit :
— Duchesse Anne, excusez-moi,
Le grand canon est chargé :

Il y est allé un boisseau de poudre à dragée,
Et autant ou davantage de mitraille.
Autant ou davantage de grande dragée,
Pour donner à Dénobré sur sa face.

Près du canon elle s’est rendue,
Sur ses genoux elle s’est jetée,
Pour prier Dieu de la secourir,
(Et aussi) la Vierge Marie de Bon-Secours :

— Vierge Marie de Bon-Secours,
Qu’il vous plaise de me secourir,
Donnez-nous la grâce de vaincre,
De vaincre notre ennemi !

Elle n’avait pas fini de parler,
Qu’elle a enlevé le collier du grand canon :
Elle a tué passant (plus de) cinq mille,
Et davantage ou autant elle en a blessé.

  1. Cette version n’offrant quelques variantes intéressantes qu’à partir d’ici, je crois inutile d’en reproduire la première partie.
  2. La duchesse Anne n’assistait pas de sa personne à ce siège, bien qu’il fût fait pour elle