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Page:Luzel - Koadalan.djvu/8

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Koadalan.

tendra, n’importe où il sera, et il accourra aussitôt. Il faut lui lier les ailes et la tête entre ses jambes. Il dort à présent.

Koadalan alla chercher des cordes, pour lier les ailes et la tête de l’aigle, puis il revint vers Thérèse.

— Maintenant il faut mettre le feu à un tas de bois de cent quarante cordes qui est là dans la cour.

Koadalan mit le feu au tas de bois, et voilà un feu d’enfer !

— Il y a encore là une cloche qui sonne d’elle-même, quand il y a quelque chose de nouveau au château ; il faut lui enlever la langue (le battant), puis la bourrer d’étoupe.

Koadalan enleva la langue de la cloche et la bourra d’étoupe.

— Maintenant, pour devenir un beau prince, allez vous laver la tête dans l’eau d’une fontaine qui est là au bas de la cour.

Il se lava la tête à la fontaine, et aussitôt ses cheveux devinrent d’or.

— Maintenant, garnissez mes pieds de paille et d’étoupe, pour que je ne fasse pas de bruit sur le pavé de la cour, en partant.

Il fait encore cela.

— Prenez maintenant l’éponge, le bouchon de paille et l’étrille, et surtout n’oubliez pas les trois livres rouges. — C’est fait. — À présent, montez sur mon dos, et partons, vite.

L’aigle ne peut plus crier, ni la cloche sonner, et ils partent au triple galop (littéralement : galop rouge).

Au bout de quelque temps, Thérèse dit à Koadalan :

— Regardez derrière vous ; ne voyez-vous rien venir ?

— Si, une meute de chiens ; et ils courent, ils courent !

— Jetez, vite, le bouchon de paille derrière vous.

Il jette le bouchon de paille, et les chiens sautent dessus et courent le porter au château.

— Regardez encore derrière vous, dit Thérèse un moment après ; ne voyez-vous rien ?

— Je ne vois qu’un nuage qui vient sur nous, et il est si noir que le jour en est obscurci ?

— Le magicien est au sein de ce nuage ! Jetez, vite, l’étrille derrière vous.

Il jette l’étrille ; le magicien descend du nuage, la prend et la porte au château.

— Regardez encore derrière vous, dit encore Thérèse un moment après, ne voyez-vous rien ?

— Si, une bande de corbeaux qui viennent sur nous à tire d’aile.

— Jetez, vite, l’éponge !

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