donna à chacun une pièce d’or, et, comme il se disposait à partir, la mère lui dit :
— Nous serions heureux de voir aussi la marraine.
— Eh bien ! elle viendra dans quelques jours, répondit-il.
Puis il s’en alla.
La marraine vint, en effet, trois jours après. Elle avait aussi bien bonne mine. Elle caressa et embrassa tous les enfants, et donna de l’argent à leur mère pour leur acheter à chacun un habit neuf. Elle en donna encore pour envoyer Emmanuël à l’école.
L’enfant fut envoyé à l’école, chez des moines qui étaient dans le voisinage, et il apprenait tout ce qu’il voulait ; de plus, il était d’un caractère doux, aimant et docile, et ses maîtres étaient très-contents de lui.
Quand il fut arrivé en âge de faire ses premières pâques, comme il s’en revenait seul à la maison, la veille de ce beau jour, il rencontra sa marraine sur sa route, et elle lui parla de la sorte :
— Demain, mon enfant, sera un bien beau jour pour vous et pour moi aussi. Je serai dans l’église pour assister à votre première communion. Vous me verrez, mais nul autre que vous ne me verra. Ne vous étonnez pas de cela ; plus tard, vous en saurez la raison.