Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/158

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ainsi, j’emporte le père et la mère, et ils seront damnés pour l’éternité !…

En entendant ces derniers mots, Robert sortit et dit :

— Me voici !

— Il était temps ! cria l’autre ; viens vite en croupe sur mon cheval, et partons !…

Et le diable s’avança pour mettre la main sur lui, mais, en ce moment, la marraine se dressa soudain entre le filleul et le parrain, et elle dit à ce dernier, d’un air d’autorité irrésistible :

— Ne touchez pas à cet enfant !…

Le démon poussa un cri épouvantable, remonta à cheval et disparut, au milieu du tonnerre et des éclairs.

Alors la marraine dit à son filleul :

— Retournez à la maison, à présent, avec votre père et votre mère, et ne craignez plus rien.

— Venez aussi avec nous, marraine, dit Robert.

— Je n’irai pas avec vous, mon enfant ; mais, quand vous serez encore en danger, j’arriverai pour vous protéger. Allez donc, et ayez confiance en moi.

Et ils se dirigèrent tous les trois vers leur habitation. Mais leur ennemi les guettait, caché au bord de la route. Il se précipita sur Robert et voulut le mettre sur son cheval, pour l’emporter. L’enfant résista, cria et appela sa marraine :