Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/163

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n’a plus aucun pouvoir ni sur toi ni sur ton père. Mais il te faut encore aller en purgatoire. Ne crains rien ; ce second voyage ne sera pas aussi pénible que le premier, et aie toujours confiance en moi, et je ne t’abandonnerai pas, au moment du danger.

Et elle le fit descendre dans le même souterrain, sous l’autel, et il arriva sans encombre au purgatoire. Là, il vit encore des malheureux suppliciés et torturés de toutes les façons, et en grand nombre, de tous les âges et de toutes les conditions, même des papes, des évêques et des prêtres. Pourtant, ils paraissaient souffrir moins que ceux qui étaient dans l’enfer, et ils étaient moins horribles à voir. Il reconnut parmi eux son grand-père et sa grand’mère, décédés depuis quelque temps. Et ils tendaient leurs mains suppliantes vers lui et lui criaient :

— Délivrez-nous ! délivrez-nous d’ici !

À cette vue, il fut sur le point de défaillir.

— Hélas ! leur dit-il, je ne puis vous délivrer moi-même, mais je prierai ma marraine de le faire.

— Qui est donc ta marraine ?

— Je ne le sais pas bien ; mais elle est très-puissante, elle fait tout ce qu’elle veut.

Il revint alors sur ses pas, triste et pensif, mais sans éprouver d’obstacle, cette fois, et il se retrouva dans la chapelle. Sa marraine l’y atten-