— À quel propos donc, monsieur le recteur ? demanda Franceza, étonnée.
— On dit que, toutes les nuits, vous avez des amoureux plein votre maison.
— Qui donc, mon Dieu, peut parler de la sorte ? Tous les soirs, je ferme ma porte de bonne heure, et soyez certain, monsieur le recteur, que ce qu’on vous a dit n’est nullement vrai.
— Dites-vous vos prières matin et soir ?
— Mes parents, malheureusement, monsieur le recteur, ne m’ont pas appris mes prières ; et pourtant, chaque matin et chaque soir, je récite une petite prière que j’ai composée moi-même.
— Et quelle est cette prière, mon enfant ?
— La voici, monsieur le recteur :
Que Dieu bénisse ma maison et mon foyer !
Je mets mon lit sous la protection des vierges,
Le seuil de ma porte sous celle des apôtres !
— Cela suffit, mon enfant. Retournez à la maison ; continuez de réciter votre prière matin et soir, et ne faites pas grand cas de ce que dira le monde.
Quand la nuit fut venue, à l’heure où chacun doit être couché, le recteur se rendit lui-même et seul à la maison de Franceza. Arrivé auprès, il vit douze hommes debout au seuil de la porte.