Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/250

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tagne, couronnés de gloire ; et les apôtres et les prophètes, qui se promenaient, en devisant entre eux, au milieu de beaux parterres de fleurs, et sous les arbres chargés de fruits d’or et d’oiseaux chantants. Tous ils étaient joyeux et radieux de lumière, et l’enfant ne pouvait se rassasier de les contempler, si bien que le bon Dieu lui dit :

— Allons ! mon enfant, retournez, à présent, vers celui qui vous a envoyé ici avec une lettre pour moi ; je crains qu’il ne s’impatiente de vous attendre, car il y a cent ans que vous êtes parti de là-bas.

— Jésus, est-ce possible ? Cent ans ! Il me semble qu’il n’y a pas seulement une heure !

— Il y a cent ans, mon enfant.

Et lui présentant une lettre :

— Voici une lettre que vous remettrez au vieillard qui vous a envoyé vers moi, et, sans tarder, vous reviendrez me voir, et alors ce sera pour rester avec moi, à tout jamais.

L’enfant prit la lettre et partit à regret. Comme il descendait la montagne, il vit une multitude de gens de toute condition qui montaient, et tous paraissaient contents et heureux, et le remerciaient en passant. Il ne savait pas ce que cela signifiait, et il en était très-étonné. Il parvint, sans aucune peine, cette fois, auprès du vieillard, qui surveillait toujours son troupeau, et il lui remit la lettre.