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Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/257

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— Qu’avez-vous donc vu ? lui demanda-t-on.

— Ce matin, comme je passais au bord de l’étang de Chatelaudren, en venant ici, l’eau y bouillait comme dans une chaudière sur le feu.

— Il faut, alors, que cet étang soit au-dessus de l’enfer, dit quelqu’un.

Le lendemain matin, le seigneur alla plus loin, et son domestique arriva, vers le soir, à l’hôtel des Quatre-Fils-Aymon, et comme on causait encore à table de bons tours et de choses merveilleuses :

— Bah ! dit tout à coup Joll, j’ai vu, moi, bien plus fort que tout cela.

— Quoi donc ? lui demanda-t-on.

— Ce matin, comme je passais au bord de l’étang de Chatelaudren, en venant ici, j’ai vu quatre charrettes attelées chacune de quatre forts chevaux et qui charroyaient du poisson cuit de l’étang.

Et comme tout le monde se récriait :

— Cela doit être vrai, dit l’hôtelier, car, hier soir, nous avions ici un voyageur qui nous a assuré que, quand il passait au bord de l’étang de Chatelaudren, l’eau y bouillait comme dans une chaudière sur le feu.

Quand le vieux seigneur arriva à Paris, il alla tout droit au palais du roi. Le roi avait connu son père, et il lui fit bon accueil et l’invita à loger