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Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/315

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Quand il fut parvenu à l’âge de vingt et un ans, il désira revenir dans son pays, chez son père et sa mère, pour voir ce qui s’y passait. Il remercia l’archevêque des bontés qu’il avait eues pour lui, l’embrassa tendrement, comme un père, puis il partit seul et à pied.

Après avoir marché longtemps, longtemps, à travers des pays où l’on ne parlait ni le breton, ni même le français, il arriva enfin à Paris, et alla tout droit au palais du roi. Il demanda à parler au roi, disant qu’il avait une communication importante à lui faire, et il fut introduit aussitôt en sa présence.

— Bonjour, sire, dit-il avec assurance.

— Bonjour, jeune gentilhomme.

— J’ai entendu dire que vous avez un fils qui vous cause beaucoup de chagrin, et qui ne ressemble pas au commun des hommes, et je voudrais bien le voir.

— Ah ! ne me parlez pas de mon fils, car rien au monde ne m’est plus désagréable.

— C’est la volonté de Dieu, sire ; qu’y faire ? le meilleur est de se résigner. Mais permettez-moi de voir votre fils, je vous en prie, et je suis convaincu que vous ne le regretterez pas.

— Il a été relégué dans une maisonnette, au milieu d’une grande lande, et on ne peut le voir qu’une fois par an, quand on lui conduit une